Conseils financiers sur les réseaux sociaux – la popularité croissante des finfluenceurs
De plus en plus de personnes de moins de 40 ans se tournent vers les médias sociaux comme sources d’information financière plutôt que vers les médias traditionnels. L’intérêt pour les applications d’investissement, les robots-conseillers et les comptes sociaux axés sur le placement a bondi auprès des générations Z et Y au cours des deux dernières années.
Entrent alors en scène ceux qu’on appelle les finfluenceurs. Comme nous l’avons écrit dans un blogue antérieur, les vidéos proclamant le mooning et les diamond hands! ne cessent de proliférer sur TikTok, Twitter et Instagram, faisant la promotion des actions-mèmes et de plans pour rembourser rapidement votre hypothèque, votre prêt automobile ou vos dettes avec des accroches du type « Cinq astuces faciles vers la liberté financière ».
Mais qui sont ces influenceurs financiers? Comment sont-ils rémunérés? Quels sont les drapeaux rouges qu’il faut surveiller?
Un influenceur est une personne qui, du fait de sa popularité ou de son statut culturel, est capable d’influer sur le processus décisionnel des autres en faisant des promotions ou des recommandations dans les médias sociaux. Pour sa part, le finfluenceur influe sur les décisions financières. En réalité, ce n’est pas très différent des célébrités qui, dans les années 1950, 1960, 1970 ou 1980, devenaient porte-parole de leurs marques préférées de détergent à lessive ou de cigarettes pour en vanter les mérites.
Les messages des finfluenceurs sont la plupart du temps rédigés de manière à être divertissants pour que l’on ait envie de les partager avec d’autres. Mais il est important de noter qu’un influenceur financier peut être rémunéré par l’entreprise qui offre le produit ou le service, par la plateforme sociale elle-même ou par une partie non déclarée. Encore une fois, s’il n’y a rien de nouveau dans le fait que des spécialistes du marketing rémunèrent des célébrités pour qu’elles soutiennent des produits, ce qui EST différent ici, c’est que ces soutiens enthousiastes et hyperpassionnés se manifestent dans un secteur par ailleurs très réglementé où il existe des règles strictes en ce qui concerne les prétentions relatives au rendement et la divulgation des conflits d’intérêts potentiels. Il ne faut pas oublier que les promoteurs doivent généralement fournir aux investisseurs potentiels toute l’information nécessaire pour qu’ils prennent une décision éclairée. En réalité, les finfluenceurs testent les limites entre ce qui est considéré comme un conseil en investissement réglementé et la liberté d’expression protégée par la loi.
EXEMPLE :
Le célèbre chef cuisinier et champion d’arts martiaux Crash Smasherson conclut une entente avec KRYPTOGLUG pour promouvoir l’incroyable cryptomonnaie de la société par le biais de ses cinq millions d’abonnés sur Instagram, Facebook, TikTok et Twitter.
KRYPTOGLUG verse 25 $ pour chaque personne que Crash attire sur la plateforme de négociations. La société gagne 10 000 nouveaux investisseurs grâce aux promotions sociales de Crash et ce dernier empoche 250 000 $.
Crash ne divulgue rien de tout cela à ses abonnés sur les réseaux sociaux.
Cela vous semble invraisemblable? C’est ce qui se passe en ce moment même.
Le contenu social ne remplace pas le conseil financier personnalisé.
Les finfluenceurs devraient déclarer toute rémunération qu’ils touchent – ils y sont tenus par les lois sur les valeurs mobilières. Mais les autorités ne peuvent pas surveiller chaque publicité ni chaque recommandation, et les consommateurs ne doivent pas présumer qu’un finfluenceur déclare tout ce qu’il devrait divulguer. En outre, les investisseurs peuvent n’avoir que peu ou pas de possibilités de récupérer leur dû auprès d’un finfluenceur qui se trouve être soit un ignorant se faisant passer pour un professionnel soit une fraude pure et simple.
Surveiller les drapeaux rouges
Si certains contenus financiers présentent des renseignements utiles, comme les fondements de la littératie financière, d’autres peuvent donner des conseils imprudents (p. ex. « Comment ne pas rembourser vos dettes » ou « Comment ne pas faire votre prochain versement hypothécaire grâce à ce TRUC! ») qui pourraient avoir de graves conséquences financières. Comme pour toute occasion d’investissement, si cela semble trop beau, trop fou ou trop téméraire pour être vrai, c’est probablement que ce n’est pas vrai!
Si un finfluenceur prétend détenir une certification ou une désignation financière quelconque, vous pouvez vérifier s’il est inscrit à sontilsinscrits.ca.
Conclusion
Si les célébrités sont très douées dans leurs professions respectives, cela ne signifie pas nécessairement qu’il faille se tourner vers elles pour obtenir des conseils en matière d’investissement. L’investissement est une entreprise individuelle et le succès est différent pour chacun. Les recommandations de produits financiers doivent être traitées avec scepticisme et soumises au même examen et à la même considération que toute autre décision d’affaires importante. Posez-vous la question suivante : « Pourquoi cette personne soutient-elle cet investissement et comment celui-ci s’intègre-t-il à ma situation financière? Si ses stratégies et ses choix ont si bien fonctionné, pourquoi consacre-t-elle des heures à produire du contenu pour les médias sociaux? » Il peut s’avérer qu’elle est tout simplement rémunérée pour vendre le produit et qu’elle ne se soucie pas de savoir s’il correspond à vos besoins ou non.
Cet article reprend du contenu publié à l’origine par la North American Securities Administrators Association, qui est utilisé avec son autorisation expresse.
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